Fahrenheit : la température monte
Interview 1/4
Pourquoi avoir choisi “Fahrenheit” comme titre ?
David Cage : Tout d'abord, il faut savoir que la température va avoir une grosse influence sur l'histoire : c'est l'hiver, et la température baisse de jour en jour. Ensuite, l'action se déroulant à New York, il était logique de prendre comme nom “Fahrenheit”, pour coller à l'échelle de température anglo-saxonne.
Alors, pourquoi le nom du jeu a-t-il été changé en “Indigo Prophecy” pour le continent américain ?
David Cage : La décision vient d'Atari, qui ne voulait pas qu'il y ait un parallèle avec le film de Michael Moore “Fahrenheit 9/11”.
Comment décrire le style de Fahrenheit ?
David Cage : Question difficile... Fahrenheit n'est pas un jeu d'aventure. Un journaliste de la presse papier a écrit “Fahrenheit vient après le jeu vidéo”. J'avoue que j'aime bien cette description et je crois que ce jeu est un premier pas vers la maturité du jeu vidéo.
Interview 2/4
On voit que vous attachez beaucoup d'importance aux techniques cinématographiques. Fahrenheit pourrait-il devenir un vrai film ?
David Cage : Je n'ai pas été contacté par un réalisateur de film jusqu'à présent, et ça ne fait pas partie des projets actuel de Quantic. On se concentre sur les prochains titres à venir, et notamment Omikron 2.
A l'origine, Fahrenheit devait être découpé en épisodes, comme une série télé, pourquoi avoir abandonné cette idée ?
David Cage : Nous pensons, en accord avec notre éditeur, que le marché n'est pas prêt pour un jeu en épisodes. Aussi, distribuer de nouveaux épisodes à intervalle régulier posait de nombreux problèmes techniques, notamment pour les supports console. Mais la trame principale qui reliait les épisodes est toujours présente dans le jeu final.
D'ailleurs, quelles sont les différences entre les différents supports ?
David Cage : Du point de vue du contenu du jeu, il n'y en a aucune. Les différences sont uniquement techniques : le moteur du jeu n'est pas identique sur chacune des plate-formes, mais nous les avons poussées au maximum de leurs possibilités.
Interview 3/4
Vous annoncez 15 heures de jeu pour Fahrenheit, est-ce une bonne durée ?
David Cage : Je pense que oui. Déjà, demandez-vous combien de joueurs finissent les jeux aujourd'hui : un jeu qui a une durée de vie trop longue lassera les joueurs. Et puis, est-ce que tuer des lapins pendant 40 heures perdu au milieu d'une forêt est intéressant ? La réponse est non évidemment. Il vaut mieux passer une dizaine d'heures plongé dans une histoire, absorbé par un contexte intéressant. Je pense donc que 10-15h est une bonne durée de vie pour un jeu vidéo.
Est-ce que l'adage “Plus un joueur est bon, et plus vite il finira un jeu” est valable avec Fahrenheit ?
David Cage : Je ne crois pas qu'on puisse définir ce qu'est un “bon” joueur avec Fahrenheit. Evidemment, un Lucas Kane fugitif, et qui ne fait rien pour couvrir ses traces, se fera vite prendre, mais l'inverse n'est pas vrai. Il y a une histoire à parcourir, de deux points de vue différents, et pas de raccourcis possibles.
Le fait de pouvoir interagir des deux côtés de l'histoire permet-il de rallonger cette durée de vie artificiellement, en jouant un bon fugitif et de mauvais enquêteurs par exemple ?
David Cage : Non, car il n'est pas possible de tricher avec Fahrenheit. Le jeu est capable de s'autobalancer : ainsi dans la première scène, si Lucas sort très vite des toilettes, lieu de son crime, sans rien nettoyer, Carla et Tyler auront beaucoup d'indices et de voies à explorer, et donc le temps passé avec eux vient équilibrer celui passé avec Lucas. Cet équilibre naturel régit la durée de vie de Fahrenheit.
Interview 4/4
Fahrenheit est un jeu français, mais qu'en est-il de sa localisation, à la fois pour les voix et les textes ?
David Cage : Fahrenheit a été traduit en anglais, français, allemand, espagnol et italien, que cela soit pour les voix ou pour le texte. Atari vient de nous annoncer que des traductions en japonais et en brésilien sont aussi prévues.
Il y aura-t-il des voix françaises connues ?
David Cage : Oui, nous avons obtenu les voix françaises de Keanu Reeves, de Brad Pitt et d'Angelina Jolie.
Pour finir, vous avez dit que Fahrenheit était structuré comme un film, à savoir qu'il a un début, un milieu et une fin. Mais il y a-t-il plusieurs fins à l'histoire ?
David Cage : En réalité, il y a bien plusieurs fins possibles, mais il ne faut pas oublier que l'histoire est écrite à l'avance, et régie par un scénario : les fins sont là, mais en petit nombre. Tout se décide dans le dernier tiers du jeu, et notamment dans la dernière scène, en fonction des réactions du joueur. D'ailleurs, si nous réalisons un jour une suite, ce qui n'est pas à l'ordre du jour, je ne sais pas comment je vais décider quelle fin va servir de commencement à cette suite !
Merci David Cage pour ces renseignements, et nous vous souhaitons tout le succès que mérite Fahrenheit.
Autor: Ack
Source: Gamatomic
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